Morninglory

Publié le par amebrille

 

 

Nous avons quitté Ottawa lundi 22 mai au matin. Nous avons pris le bus pour sortir de la ville, au bord l'autoroute nous avons attendu plus d'une heure... Ce n’était pas dans nos habitudes et notre trajet si il était cours, n’était pas des plus faciles. Enfin nous montâmes dans la seule voiture qui devait arriver quelques heures plus tard devant la maison de Robbie et Christina à Morninglory.

Morninglory, c'est une communaute qui fut fondé en 1969 par deux amis qui achetèrent pour une bouchée de pain un magnifique terrain agricole. A cet époque les agriculteurs quittaient les champs. Une chance pour les deux amis qui voulaient retourner à la terre. Leur mot d'ordre était « Nous ne pouvons pas tous travailler équitablement ». Depuis Morninglory à beaucoup vécu et les enfants qui courent dans les près sont de la troisième générations... Mais finalement, d’après Jordi, seul le paysage et les structures ont évolué. L'esprit est resté le même et la vision est devenue plus précise. Cependant, tout n'est pas tout rose au pays des hippies, si on à la chance de se baigner tout nue dans le petit lac ou de faire de belles rencontres. La vie a Morninglory a eu des hauts et des bas au rythme des saisons, des morts et des naissances. Actuellement une vingtaine de personnes vivent sur place, cependant le petit village grouille de va et vient, il est tellement agréable de toujours rencontrer quelqu'un sur son chemin. J'ai encore beaucoup de mal à cerner ce que peut bien être la vision qui fait de Morninglory une telle réussite tant l'ensemble forme un tout au sein de la communauté. Il est évident que quarante années d’expériences sont une source d'enrichissement inimaginable. Beaver, l'un des pères du projet, est là pour nous le rappeler.


IMG_5662.JPG

 

 

Je n'ai pas beaucoup parlé avec Beaver. Je n'en avais pas besoin. Nous avons largement préféré travailler, fondre notre regard et enlacer nos bras l'un avec l'autre. Il m'a cependant appris qu'à chaque nouvelle construction on interrogeait le soleil afin d'obtenir de lui le maximum de ses bienfaits pour chauffer l'eau ou recevoir sa lumière. Nous n'avons pas parlé une seule fois d’écologie, à vrai dire rien ne semblait vraiment écologique. La terre était toute autour de nous et l'esprit de chacun débordait de logique.

 

 

IMG_5666.JPG

Dans chacune de nos actions nous aimions remercier la nature. Daniel, après avoir trouvé un dear juste mort au bord de la route, s'occupa de le préparer avec respect. Lorsqu'il dépeça la bête c’était avec douceur. Christina nous faisait à manger tout les jours, les trois repas, et chaque fois nous étions une dizaine à la table. Chaque fois elle nous présentait un à un les différents plats du repas. Elle aimait remercier avec nous les saisons et les beaux moments de la journée avant de passer a table. C'est naturellement que nous prenions nos mains. Ces même mains nous les enfouissions dans la terre afin de la retourner, d'en extraire les mauvaises herbes et lui donner graines et composts. A Morninglory les rassemblements sont appelés les cercles. Chacun y prends la parole et sans interruption il est écouté. Cependant chaque célébration est rassemblement, chaque soir est une nouvelle fête.

Vivre en communauté est un choix. Ce n'est pas une nécessité. Lorsque chacun est prêt à dépasser les différences et parfois les tensions pour le bien être de son prochain la communauté devient source de richesse. Comme disait Pierre, en communauté il s'agit de vivre « un pour tous et tous pour un ». Je pense à mes amis et aujourd'hui de nombreuses personnes auraient besoin d’expérimenter ce mode de vie et je suis persuadé qu'ils y trouveraient leur bonheur. La communauté n'est pas pour autant une structure à part. Avec le temps elle est source d’intégration. Dans un monde qui cherche à construire des héros fictifs et à donner l'illusion que chacun peut dominer l'autre celle-ci nous contrôle. L’Humilité de chacun peut nous aider à nous débarrasser de nos illusions. Trouver les richesses de la communauté n'est pas une chose facile. Une des grandes étapes consiste à accepter que se soit le groupe qui prend les décisions et non l'individu. Un soir, nous sommes allés à la rencontre d'Audrey qui habite une maison de rondin. Audrey a doucement aimé la communauté et ce qui devait être un passage temporaire est devenu sa demeure. Audrey aime son indépendance et la communauté ne la lui vole en rien, ni son espace, ni ses habitudes, ni ses besoins. Selon elle, la transition vient de la proximité que nous entretenons avec l'ensemble de la communauté planétaire ainsi que la prise de conscience durant le XXeme siècle de la capacité de l'Homme à faire le mal. Je me demande pourtant bien si l'Homme gardera a jamais cette enseignement en lui. J'ai été impressionné par l’intégration de la communauté dans les activités du comté. Nous avons participé à un cours de danse, nous sommes allés écouter du blues dans un bar. D'autres jours certain sont allés à une conférence sur la propre construction de fours. Un matin, le jour du Delivery Day,  un groupe est parti distribuer aux familles du coin de la nourriture locale et biologique pour promouvoir les agriculteurs. L'isolement et le renfermement sur soi sont souvent sources de fardeaux pour les communautés, j'ai été surpris à quel point Morninglory à dépasser cette contrainte. Il etait très agréable d’être avec une bande de jeunes. Certain étaient nouveau comme Tom, d'autres plus ancien comme Geneviève, certain étaient de la seconde génération, d'autres étaient amis ou woofers. Un soir de bruine nous jouons au foot ensemble. A la nuit tombé Manon nous raconte des comtes québécois autour du feu tandis que Geneviève traduit au fur et à mesure en anglais. La communauté est ouverte à la diversité et les personnes qui y habitent sont attentives.

Alors que nous étions à Mornionglory de grosses machines déracinaient les arbres, aplanissaient les terrains et réaménager le chemin de terre. C’était bien bizarre de voir ça ici et c’était d'autant plus dur pour les membres de la communauté. Mais la réalité et que l’aménagement du petit village est essentiel, les conditions climatiques l’épanouissement de la foret sont aussi des contraintes. Si ils n'ont pas l’électricité et que le soleil fournit en grande partie l’énergie nécessaire, un générateur à gaz comble le manque d’énergie durant l'hiver. Internet fait partie du quotidien de beaucoup et pour certain c'est même une source de profit. Sans internet dans leur maison nous n'aurions hélas sûrement jamais rencontré Morninglory.

Morninglory est un coin de paradis. Nous serions sûrement resté bien plus longtemps si notre objectif n’était pas de multiplier les expériences en différents lieux et si le temps ne nous pressait pas toujours plus a l'ouest.

Je vous invite tous à venir découvrir cette endroit, mais avant toute chose, je vous conseil de ne pas connaître votre date de retour...

IMG_5661.JPG

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article