Whole Village

Publié le par amebrille

P1070789.JPGWhole Village est à une petite heure de la ville de Toronto. Nous arrivons par le Nord, du parc Algonquin jusqu'à la ville d’Orangeville. Peu à peu le paysage se transforme. De la route seule et immense intégrée dans la foret, des villages puis des prairies et des champs s’étalent aux bords de la route au fur et à mesure que l’on approche de la région suburbaine de Toronto. A Orangeville, à travers les petites routes, le paysage devient fermes et villégiatures. Whole Village est au bout d’un chemin de terre. On aperçoit au loin Greenhaven.

 

Le bâtiment de couleur ocre marque le paysage. Il est de forme étalé, d'un seul étage. Sur le toit, comme des champignons, des velux capte la lumière. La terre est belle, elle est vallonnée et parsemée de deux bosquets de parts et d’autres des habitations. Des milliers d’arbres ont été planté par la communauté, ils sont aujourd’hui petits mais un jour ils devraient être grands et forts, nous protéger du vent et apporter abondances aux animaux de la foret. Une ferme est installée depuis de nombreuses années. De jeunes agriculteurs louent la terre à la communauté. Ils fournissent à Greenhaven une partie de leur production. Les agriculteurs ne restent jamais longtemps. Pour eux, c’est une phase d’expériences ou de mise en pratique. La ferme est source de profit, ce n’est pas ce qui intéresse les nouveaux agriculteurs que nous avons rencontré. La terre ne nous appartient pas et si nous voulons profiter de ses bienfaits il faut beaucoup de temps et de patience. Le paysan doit protéger sa terre, pour cela il doit l’entretenir avec sécurité sur le long terme. L’un des principes fondamentaux de la permaculture est l’intégration à la nature fonctionnant par cycles. Ainsi l’exploitation de la terre doit servir avant tout à ceux qui s’en occupent au sein du territoire. De la production au compostage en passant par la consommation par l’homme les cycles doivent être respectés. Nous avons passé de bons moments avec les jeunes agriculteurs, je leur souhaite de réaliser leurs rêves. Le projet d’ecovillage date de 2002. C’est surtout des personnes retraitées qui souhaitaient fonder une communauté. Après de nombreux compromis avec la municipalité Greenhaven a été construite d’un seul bloc et sans toilettes sèches. La structure comprend onze appartements et des pièces communautaires. L’apport énergétique est diversifié et les pièces sont agréables à vivre. La création dans un temps court d’une telle structure a demandé un investissement important. La communauté vie en très bon terme. Brenda y joue un rôle fort. La communauté est diversifiée, on y retrouve des retraités, un jeune couple avec un bébé, des actifs. Elle est organisée en différents comités qui se réunissent mensuellement tandis qu’un meeting hebdomadaire permet à tous de partager ses impressions. Whole Village accueil des woofers et organise des journées portes ouvertes sur le site. Ainsi la communauté est ouverte aux visiteurs. Elle recherche aussi activement de nouveaux membres.

 

Greenhaven est soumise à de nombreuses contradictions. C’est une structure qui a été surimposé au territoire. Elle est jeune, grâce à un financement important son érection a été rapide. Elle apparaît donc aboutit. Mais l’investissement initial a entraîné une rupture. Le rôle de l’argent perturbe les relations sociales et est responsables de processus inégalitaires. Les nouveaux membres, afin d’obtenir un appartement doivent payer une somme importante. De nombreuses personnes sont intéressées mais ne peuvent investir une telle somme. L’investissement initial a été rendue possible par l’accumulation de capital des membres aujourd’hui à la retraite. Un ecovillage est souvent la volonté de retourné à la terre, c’est d’ailleurs une des conditions fondamentale proposé par Pierre Rabhi. Le retour à la terre c’est l’intégration de l’Homme dans son environnement. C'est-à-dire adopter un autre genre de vie orienté vers la sobriété et cela implique une relative perte de confort. L’intégration est un acte spirituel dans le sens ou l’Homme doit prendre conscience des nécessités d’honorer et protéger la Terre. La spiritualité vient du corps, du cœur et de l’esprit. Le travail manuel ou paysan est la spiritualité du corps, la spiritualité du cœur est celle que l’on partage avec nos semblables et celle de l’esprit est la méditation. Les personnes âgées qui ont de moindres capacités physiques entretiennent moins aisément la spiritualité du corps. Nos habitudes se construisent tout au long de notre vie, celles-ci sont bien difficiles à abandonner lorsque l’on retourne à la terre et encore plus lorsque on perd en autonomie. Le capital ne peut pallier à ces difficultés. Aujourd’hui les membres de Greenhaven subissent donc ses contradictions et l’investissement initial les accentuent car la communauté est aujourd’hui dépendante de l’argent des nouveaux membres. Aujourd’hui Whole Village est soumis à un impératif. La structure actuelle n’arrive pas à évoluer, il s’agit de faire un choix.

 

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Les membres de Greenhaven veulent ils vendrent Whole Village ou veulent ils de nouveaux membres?

 

J’ai beaucoup apprécié la vie au Whole Village malgré les contradictions évoqués. Les habitants sont prêt à accueillir de nouveaux membres car ils montrent une grande ouverture d’esprit. C’est la richesse de la vie en communauté. La structure permet une vision à long terme et je suis persuadé qu’elle peut évoluer aisément. Un ecovillage doit être ouvert à toutes personnes qui acceptent la vision promut par celui-ci. L’engagement d’un individu ne peut se faire sur des bases monétaires. Cet engagement doit plutôt s’accompagner d’une intégration avec la communauté et avec la terre. Comme je l’ai déjà évoqué plus tôt, l’argent investit a entraîné une dépendance et il semble aujourd’hui impossible de s’en défaire. Cette dépendance ne doit pas être un obstacle. Si Greenhaven a bien ancré sa communauté il est souhaitable qu’elle privilégie une autre forme d’intégration.

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